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Ses œuvres sont reconnaissables par des déambulations de personnes en tenues traditionnelles des rites et danses, dans des lieux emblématiques tels que le Palais de Versailles, le Capitole aux Etats-Unis ou encore la muraille de Chine. Une identité plastique et subtile bien plus revendicatrice qu’il n’y paraît.  Regard sur cet artiste qui n’a pas fini de se faire remarquer…

 

Franck Kemkeng Noah, The United States Capitol under African Spirit, 2021, Acrylique sur toile, 180 × 230 cm.

Franck Kemkeng Noah, The United States Capitol under African Spirit, 2021, Acrylique sur toile, 180 × 230 cm.

 

Franck Kemkeng Noah, Procession «le rituel au château de Versailles», Acrylique sur tapis 230/160.

Franck Kemkeng Noah, Procession «le rituel au château de Versailles», Acrylique sur tapis 230/160.

« Seule l’anthropophagie nous unit. Socialement. Économiquement. Philosophiquement. Unique loi du monde. Expression masquée de tous les individualismes, de tous les collectivismes. De toutes les religions. De tous les traités de paix.”

C’est ainsi que s’ouvre le Manifeste de l’anthropophage de Oswad De Andrade, un poème dont s’inspire l’artiste Franck Kemkeng Noah et qui se révèle plastiquement dans ses œuvres. Le texte d’Oswad De Andrade date de 1928 et porte sur l’anthropophagie, qui désigne initialement le fait de manger de la chair humaine. Loin d’être une ode au cannibalisme, ce poème peut être perçu comme un moyen de résistance face au colonisateur. Oswad De Andrade est un homme de lettre brésilien, fondateur du mouvement artistique anthropophage. Ce mouvement brésilien tend non pas à un rejet des cultures étrangères mais à une assimilation, une appropriation. C’est précisément ce qu’il se passe dans les œuvres de Franck Kemkeng Noah.

Franck Kemkeng Noah, Procession at the Palais d'Hiver St Petersbourg, Acrylique sur toile, 160/130cm.

Franck Kemkeng Noah, Procession at the Palais d’Hiver St Petersbourg, Acrylique sur toile, 160/130cm.

 

Diplômé de l’Institut des Beaux-Arts de Foumban (Cameroun) et de l’Université de Picardie Jules Verne d’Amiens (France), cet artiste camerounais est protéiforme. Il réalise des peintures mais aussi des performances, des installations, n’hésitant pas à fusionner les cultures. Sa série la plus connue est basée sur le Manifeste anthropophage, qu’il a peint sur des revers de tapis et décline son appropriation du livre par différentes productions artistiques.

Pourquoi un tel choix de médium, le tapis ? Une des raisons est que cet objet est le réceptacle de différentes vies et donc des énergies des différentes entités qui l’ont foulé : Franck KemKeng Noah les récupère déjà utilisés, ils sont usés pour la plupart et il ne souhaite pas prendre de tapis neuf. D’un autre point de vue, on peut voir cela comme la réappropriation d’un objet tant chargé culturellement par son origine, car présent dans de nombreux pays, mais aussi un objet peint à révéler et préserver en l’enroulant. Enrouler un tapis permet de le protéger et de le déplacer : les œuvres de l’artiste deviennent alors des supports transportables, pouvant résonner comme un appel à l’interculturalité.

Concernant la technique, il apprête le revers de tapis de la même manière que s’il apprêtait une toile.

 

Franck Kemkeng Noah, Croyance "des Chefs d’œuvres", Acrylique sur tapis, 186 x 133cm.

Franck Kemkeng Noah, Croyance « des Chefs d’œuvres », Acrylique sur tapis, 186 x 133cm.

Une autre caractéristique de cette série interculturelle est l’équilibre entre les couleurs. Le décor est uniquement dans les tons gris, froids. On remarque quelques touches de couleur autres que le gris et nuances allant du blanc au noir, permettant de construire le relief de ce décor architectural où évoluent ses personnages. Les personnages sont , quant à eux, ornés de couleurs chatoyantes, rappelant les origines camerounaises de l’artiste.

Franck Kemkeng Noah, alias KeNoF nous dépeint un univers où chaque humain avec ses cultures, entre en résonance avec chacun des siens, entre traditions, modernités et identités. Un artiste talentueux à suivre…

 

Franck Kemkeng Noah, Purification, 2020 ,130 x 162 x 1 cm

Franck Kemkeng Noah, Purification, 2020 ,130 x 162 x 1 cm

Franck Kemkeng Noah, Temple Spirit, 2021, acrylique sur toile,190 × 230 cm.

Franck Kemkeng Noah, Temple Spirit, 2021, acrylique sur toile,190 × 230 cm.

Anouk Bertaux, historienne de l’Art / africanparure2018@gmail.com

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