Dignement, elle gère avec bienveillance et passion Doual’Art, un centre d’art devenu une référence dans le milieu artistique africain. Petite fille descendante du dernier roi de Douala (Cameroun), devenue amoureuse des arts par son mari l’historien d’art Didier Schaub, elle a su mettre en valeur les artistes locaux de Douala en les encourageant à s’approprier le territoire de la ville camerounaise. Lumière sur cette femme exceptionnelle. Née en 1957 au Cameroun, elle fait ses études en France, en économie du développement à l’Université parisienne de Nanterre. D’après un entretien pour Forbes Afrique, elle rencontre en 1977 celui qui deviendra son mari et son associé, Didier Schaub, dans un quartier parisien où elle travaillait. Ils rentrent main dans la main en 1985 au Cameroun, chacun au départ exerçant dans leur voie respective.
Le solide duo crée un projet en adéquation avec leurs compétences respectives. Le défi est de taille puisqu’ils souhaitent nouer l’urbain et le créatif, faire dialoguer les artistes avec la réappropriation de l’espace urbain. C’est ainsi que né Doual’Art, véritable pont des possibles où se mêlent citoyenneté, identités, pratiques artistiques et émergence d’un nouveau souffle.
« Ces artistes que nous avons invités à s’immerger dans un quartier nous ont rapporté une parole et un regard inattendus, absolument inattendus. Ce qui est extraordinaire, c’est que cette évaluation a permis à des personnes, qui refusaient de se rencontrer, de se mettre ensemble et de se fréquenter. » (Entretien pour Forbes Afrique, 2018)
En 2007, pour maintenir et enrichir la vivacité de cet endroit, elle a créé une triennale internationale d’art public au nom de SUD, qui signifie Salon Urbain de Douala. Depuis lors, la triennale ne cesse de se renouveler, à raison d’un thème spécifique à chaque édition dans la ville. Ainsi pour la première édition, ce fut près de 80 œuvres et événements artistiques qui ont été mis en valeur par cette belle initiative. En 2021, si le contexte sanitaire le permet, le sujet portera sur les notions de patrimoine et de musée, à l’occidental. En outre, elle s’intéresse depuis quelques années sur la mémoire de l’histoire coloniale allemande du Cameroun. La Princesse Marilyn Douala Bell est une femme inspirante, œuvrant pour l’épanouissement non seulement de Douala mais aussi du Cameroun, tout en étant ouverte aux dialogues des arts et des mémoires. Une grande dame, un véritable modèle à suivre.
Anouk Bertaux, historienne de l’Art / DR Art design/ africanparure2018@gmail.com
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